mardi 6 novembre 2012

Poème d'été



Soleil
C'était un jour de plein soleil
plein de soleils ; toutes les faces de la ville se séparent, pivotent et reprennent leur place.
visages cuits de la ville.
visages ailés figés dans un vieux sourire - je m'arrêterai, cette fois, devant ce sourire, j'y entrerai je me blottirai dans le sourire - visages qui s'en vont, décollages de fusée, se décollent - figés.

Touches du clavier
Tintamarre dans le silence
Touches du clavier et les murs, tout d'un coup, fondent
Se dire qu'à force de jouer du clavier on se prend pour un pianiste.
Piano
Pianocktail ou jus de citron, tu veux quoi ?
Le choix est grand sur la carte ; chaque mot est un pays ; il est difficile
de dessiner la carte des mots.
Les touches n'ont qu'un ton
les phrases s'enchaînent, colliers de mots
Sur la carte, les pays se déplacent
l'eau s'installe dans les creux laissés par les mots
comme dans un tunnel le vent passe par les lettres fermées, le a, le e, le o, le b...
S'il y a assez d'eau on boira une planète mobile, on s’enivrera.

Te plaît-il un cocktail bien vanté ? éventé ? épouvanté
épouvante - heure affichée sur le réveil
épouvante - soleil lourd gros et lent, entré dans la chambre sans permission
épouvantail cuit dans le jardin et l'oiseau s'en balance
se balance de droite à gauche sur la tête - barbecue - de l'épouvantail
pattes cuites
oiseau sans patte
soleil encombrant passé par la fenêtre, prend toute la place
il n'y a plus de vent dans les mots
vouloir ou non, finir comme l'oiseau ?
fermer la porte, soleil en cage, soleil est loin
café brûlant
un pâté de mots sur mon écran
ramassés, silencieux, tournent le dos - fermé l'ordinateur, de haut en bas, ferme sa grande gueule de
poisson rouge
sans un mot.