lundi 27 février 2012

journal

Une feuille de papier journal étalée hasardeuse sur l'asphalte, c'est sans doute ce vieil homme qui l'a perdue en lisant il avait son regard ailleurs lisait la page d'à côté et l'autre page en a profité pour se sauver, elle a grimpé sur le premier coup de vent venu comme on monte à bord d'un train qui va partir, et le vieil homme est tranquille. Il demeure sans bouger son regard est fixé sur la feuille de papier ; sur ses doigts ridés, ses doigts longs et veinés s'impriment les mots qu'il a trop longtemps tenus dans ses mains. Il n'a pas vu la page envolée, pas senti le coup du vent qui l'a emportée. Mais ça ne compte pas puisqu'à force de regarder toujours la même page et sans trop s'y fixer il a remarqué quelque chose d'étrange, comme quand on fixe son regard tout à côté d'une étoile on la voit briller plus fort, le vieil homme ayant posé son regard sur le blanc de la feuille observe des mots qui par millions scintillent, qui n'étaient pas là avant.

dimanche 26 février 2012

Traitement de texte

Clac clac clac font-elles les touches du clavier, piano monotone, les touches qu'on frappe frappés les mots apparaissent brutalement à l'écran.

dimanche 5 février 2012

L'enfant bleue




Comme il neige la petite fille bleue ouvre la porte et sort en trombe de sa maison chaude. Toujours anxieux les flocons se rassurent quand ils trouvent, au terme de leur course, dans les cheveux de l’enfant bleue, un coin tranquille où se poser. Parce que ses cheveux sont immenses on dirait qu’elle est un arbre, une grande fleur, qui volète dans les couloirs de la ville, par où le vent s'engouffre. Les fenêtres dans les rues laissent voir, à l'enfant bleue, toujours la même silhouette, qui sans jamais rien heurter, passe en volant d'une maison à l'autre, qui peut, d'ailleurs, sans souci, se trouver à deux endroits en même temps. C'est une fée. Et elle a tant pris la couleur de la neige, qu'elle est devenue presque bleue. Elle sourit à la fée bleue et la fenêtre lui renvoie son image.
Elle sera l’hiver. Elle attend que, dans sa rue brune, la neige couvre et bleuisse chaque pierre, tous les toits, et alors la ville sera à elle, elle sera la fée de la ville bleue.