Comme il neige
la petite fille bleue ouvre la porte et sort en trombe de sa maison chaude.
Toujours anxieux les flocons se rassurent quand ils trouvent, au terme de leur
course, dans les cheveux de l’enfant bleue, un coin tranquille où se poser.
Parce que ses cheveux sont immenses on dirait qu’elle est un arbre, une grande
fleur, qui volète dans les couloirs de la ville, par où le vent s'engouffre.
Les fenêtres dans les rues laissent voir, à l'enfant bleue, toujours la même
silhouette, qui sans jamais rien heurter, passe en volant d'une maison à
l'autre, qui peut, d'ailleurs, sans souci, se trouver à deux endroits en même
temps. C'est une fée. Et elle a tant pris la couleur de la neige, qu'elle est
devenue presque bleue. Elle sourit à la fée bleue et la fenêtre lui renvoie son
image.
Elle sera
l’hiver. Elle attend que, dans sa rue brune, la neige couvre et bleuisse chaque
pierre, tous les toits, et alors la ville sera à elle, elle sera la fée de la
ville bleue.
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