lundi 27 février 2012

journal

Une feuille de papier journal étalée hasardeuse sur l'asphalte, c'est sans doute ce vieil homme qui l'a perdue en lisant il avait son regard ailleurs lisait la page d'à côté et l'autre page en a profité pour se sauver, elle a grimpé sur le premier coup de vent venu comme on monte à bord d'un train qui va partir, et le vieil homme est tranquille. Il demeure sans bouger son regard est fixé sur la feuille de papier ; sur ses doigts ridés, ses doigts longs et veinés s'impriment les mots qu'il a trop longtemps tenus dans ses mains. Il n'a pas vu la page envolée, pas senti le coup du vent qui l'a emportée. Mais ça ne compte pas puisqu'à force de regarder toujours la même page et sans trop s'y fixer il a remarqué quelque chose d'étrange, comme quand on fixe son regard tout à côté d'une étoile on la voit briller plus fort, le vieil homme ayant posé son regard sur le blanc de la feuille observe des mots qui par millions scintillent, qui n'étaient pas là avant.

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