C'est qu'enfin
tout est calme, je veux dire, les gens dorment. Immobile sur sa branche,
l'oiseau-planète enfonce son bec dans le duvet et lentement sombre dans la
douceur molle de ses plumes.
Il a fait chaud
aujourd'hui, le ciel a été sage, il n'a pas bougé, n'osait pas même respirer,
aimant jouer son rôle de ciel d'été, il a écarté les nuages d'un geste bleu,
s'est penché lumineux sur les baigneurs qui crient, a joué avec l'homme au
tuyau d'arrosage et la fillette en maillot crie l'arc en ciel, il a brûlé la
pelouse a fouillé les coins d'ombre illuminé les réverbères à quinze heures. A
quinze heures la ville scintillait.
Et maintenant il
se dit, plus personne n'est là, plus personne ne me voit je peux, sans souci,
prendre les choses en photo. Il a rappelé les nuages les a pressés comme des
oranges pour que ça pique, pour que ça luise. Puis mitraille comme il veut. Il
fait des photos avec flash et clic à retardement. Il devient même parfois un de
ces grands arbres dont les branches séparent l'espace. L'oiseau-comète d'un
éclair le coupe en deux, l'arbre disparaît, gronde et gronde encore le ciel
contre l'oiseau qui a gâché la photo.
super :-)
RépondreSupprimerj'aime bien l'idée du ciel qui fait des photos :))
merci Sandrine :))
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