Tous ses gestes sont lents et précis, sa parole est
rare et si on écoute, on entend les mots qu'il tourne et retourne
dans sa tête toute la journée et ça donne le vertige de suivre
ces mots qu'il ne dit pas qu'il observe et pèse sans s'en apercevoir
à demi les tournant et retournant tout en travaillant à autre
chose. Il laisse les mots l'envahir il les laisse entrer un à un en
file indienne et occuper l'espace de sa tête et ça ne le gêne pas,
toute la journée, des mots dans sa tête.
Tout à coup c'est le silence. Il parle. Il croit dire
des choses importantes pour la seule raison qu'il a laissé ces
mots-là enfermés pendant des heures et des jours parfois, croyant
les faire mûrir. Il est un peu fier. Il parle dans un sourire. Il sait l'effet qu'ont ses mots sur les autres, il sait qu'on ne s'y
attend pas, il sait que sa voix chante un peu et qu'elle vibre comme
le vent dans les feuilles, comme la houle sous la mer,
il surprend, il s'amuse à surprendre, de sa belle voix qui semble venir d'un temps ancien et pour cela, ce qu'il profère aurait
du sens et davantage que ceux qui ne chantent pas.
Te fais pas d'illusions, tu dis n'importe quoi.
Te fais pas d'illusions, tu dis n'importe quoi.
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