Pour
certains, c'est une toute petite ville. Un village, presque, adossé à un bois
où personne ne va plus. Pour moi la ville est immense, comme tout sur la
terre, elle prend chaque jour mille visages que je n'avais pas vus auparavant.
Je me perds en empruntant mon chemin quotidien. Je découvre un sentier là où
j'avais cru voir une impasse. Là où en passant il n'y avait pour moi qu'une
maison banale, tout à coup jetant un regard franc j'y vois un château
tournoyant. J'y pénètre, je me perds encore dans des galeries qui apparaissent
et disparaissent au hasard. C'est un bâtiment très haut, avec portes et
fenêtres vitrées, un éclairage au néon fait hésiter la paroi entre la vitre et
le miroir. Traverser pour sortir. Mais je ne sais plus. Je ne sais plus si la
porte est fenêtre ou l'inverse, si c'est seulement une paroi de verre et
qu'au-delà il n'y a rien que du vide, si c'est un miroir et qu'en passant on se
retrouve à l'envers, si c'est une sortie ou bien une entrée, si l'on peut
revenir en arrière, si c'est la demeure qui est grande ou moi qui suis petite.
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