vendredi 27 avril 2012

Julie

Ma chère sœur,

Tu te souviens, petite, toujours, tu soufflais des bulles de savon, tu en soufflais une galaxie entière de reproche contre un ciel qui n'avait qu'une couleur. Tu soufflais des planètes de colère, presque, chaque fois qu'arrivée de terme de sa vie brève une planète éclatait sans te lasser tu en soufflais d'autres et d'autres encore. Par grappes projetées dans les airs, au hasard parfois petites et rapides, avec tout plein de sœurs à leurs côtés ; parfois lourdes, lentes, irrégulières.
Et alors la planète fragile toute lumières et pastels tu aurais voulu, tellement,
la prendre à deux mains,
l'emmener avec toi la garder au chaud dans ta chambre pour prendre le temps de bien la regarder se balancer lourdement de gauche et de droite, comme un bateau en mer calme, 
faire jouer sur ses parois le reflet concentré de toutes les lumières du monde.

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