j'irai marcher
sans vraiment savoir où aller
j'irai
là où l'on ne va pas
j'irai grimper sur la montagne ou bien
là-haut
observer les pierres tombées
explorer les galeries les maisons assises sur la montagne par elle même à moitié dévorées
parler
aux habitants entendre leurs voix fraîches et dures comme des rivières
je me pencherai sur le rebord du monde comme à une fenêtre
s'il est assez large m'y asseoir
j'irai marcher
au bord du monde
au bord des fleuves et des mers et des vallées
au bord des gouttes d'eau qui se jettent des nuages sans faire ni une ni deux
j'irai marcher
au bord des arbres
tout au bord des branches et des ramilles et des feuilles quand elles ploient sous la brise
même de celles qui sont vertes et tendres à la toute fin de l'hiver
au bord des herbes
au bord des pissenlits
des boutons d'or
des coquelicots
j'irai marcher sur la pointe de
tes pieds
au bord des cils des lèvres
sur la pointe du nez qui s'abaisse un peu quand tu parles
j'irai marcher sur poils de tes bras
et le petit creux au milieu du ventre
j'irai là tout au centre
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