mardi 24 octobre 2017

lieux vides avec fantômes


prisonniers dans la poussière et la place particulière que prend la poussière chaque fois qu'elle louvoie et se dépose
prisonniers les souffles les regards les voix et les gestes de ceux qui passaient par là
il parait que deux mondes se chevauchent celui des morts et celui des vivants
que tous nous suivons un chemin dans la poussière que le temps s'écoule dans l'un et l'autre monde -
le mot temps a-t-il un sens ? - et que nous n'avons de cesse, dans des endroits qu'ont traversé et des morts et des vivants, de nous frôler
croiser
traverser
il arrive que l'on sente la présence d'un être ou d'une âme qui elle-même s'arrête sentant que quelqu'un tout juste à côté de l'autre côté s'est arrêté aussi tout près et comme s'il regardait dans un miroir qui se révèlerait fenêtre
il arrive que les regards des deux êtres se croisent sans oser se l'avouer tout à fait
se regardent
supposant l'autre invisible mais non moins pesant encore de sa présence dans la poussière
et que chacun l'instant d'après se persuade qu'il n'a croisé que son propre reflet


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