va-t'en
j'en veux
pas de tes
étoiles
je veux pas de tes
fleurs
ni de tes
oiseaux
laisse-moi
tes fleurs
plantent leurs dards
dans mes
doigts
tes étoiles
clignotent
comme de
vieilles
lampes de
poche
tes oiseaux
tu les
lances en les
tirant
par les ailes avec leurs
pattes mal
vissées becs bien
taillés
aiguisés
bien
visé tu as
ça en toi
toute une
volière d'oiseaux malades
que tu
alimentes en secret tu en as d'autres je le sais ils sont pas tous
gentils et beaux tu crois que j'en veux de tes oiseaux ?
(mais j'en
suis un moi et un plus vaste que tous les pourris que tu fermes en
toi fermés à clé et tu es tellement occupé tellement à les
nourrir que tu ne m'as pas vue filer rapide raser le sol tout droit
jusqu'aux falaises qui s'effritent me jeter très loin au-dessus des
vagues et de l'immense et du bleu)
depuis que je
te connais j'ai appris tous tes noms par cœur
j'ai
appris tous tes noms par cœur –
les plie et déplie puis casse
à tête renfermée je me les répète
quelques fois croyant croyant quoi je les connais
en plein
cœur de l'angoisse ton corps
plait aux goasses emplit ton cœur de goisse de goasse le cœur se
plaint de quoi mon corps se plaint ?
(et moi
laide et noire
je déambule
le soleil
vieux romantique peint verts et bleues les arbres et les fleurs
sans hésiter
sans penser
l'équilibre des couleurs
ni la place
des verticales
le soleil
veut me
peindre aussi
et moi
malgré ça
malgré
moi – de goisse mon cœur en plis en est plein)
ton cœur –
ton –
ton cœur à
pleines dents coasse
ton cœur
rend plein de quoi-ce – mon coeur rend tant de goisse mon corps
entend tes goisses mon corps s'enfuit s'efface ton cœur fuit – et
se casse mon cœur en pluie s'efface –
j'ai
appris tous tes noms par cœur
je les ai
serrés entre mes phalanges
entre mes
dents
pressés
entre mes lèvres moites pour entendre
leurs
syllabes empierrées
mon cœur je
l'entends qui croasse
j'ai retenu
quelques
temps
tous tes
noms
bien à clé
dans mon
cœur
mais ils ont
filé
par les
vaisseaux
qui éclatent en un
froufrou d'ailes
froufrou d'ailes
et de même la peau
pétales de sang
de même les os
débris ardents jetés en l'air
j'ai tourné
et retourné un à un tous tes noms dans mon corps
j'ai tenté
à toutes voix de les faire sortir de là
et pas un
ne t'appelait
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