lieux vides avec fantômes VIII
Des
verres qui s'entrechoquent, une casserole frappe un peu brutalement la
plaque électrique. On s'habitue à un lieu. On s'y installe, on met les
coudes sur la table, quand on a bien tout rangé on regarde. On voit la
maison en relief pendant quelques temps, on observe l'effet de la
lumière sur les murs, les reflets, on guette les changements de couleurs
des surfaces en fonction de la lumière et de l'inclinaison du soleil,
de l'ampoule, on se sent bien sans doute. Avec le temps quelque chose en
nous prend la forme de cette pièce et la recouvre, prend la forme de la
maison et du champ qu'il y a en face, du village tout autour. C'est
comme cela qu'on se sent chez soi.
Temps
qui passe et le lieu brusquement s'efface. On ne prendra pas le temps
de fermer toutes les portes, inutile. Ce lieu-là n'existe plus. Le temps
passe, années après années, saisons après saisons, le vent souffle et
balaye.
Indiscret, le regard (l'objectif) clandestin.
Fragments.
Manque encore la voix,
manque le bruit des pas,
quelqu'un siffle et traverse le couloir
manquent des visages d'occupants, d'anciens occupants tant pis. On les remplacera.
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