mardi 24 octobre 2017

lieux vides avec fantômes VIII

Des verres qui s'entrechoquent, une casserole frappe un peu brutalement la plaque électrique.  On s'habitue à un lieu. On s'y installe, on met les coudes sur la table, quand on a bien tout rangé on regarde. On voit la maison en relief pendant quelques temps, on observe l'effet de la lumière sur les murs, les reflets, on guette les changements de couleurs des surfaces en fonction de la lumière et de l'inclinaison du soleil, de l'ampoule, on se sent bien sans doute. Avec le temps quelque chose en nous prend la forme de cette pièce et la recouvre, prend la forme de la maison et du champ qu'il y a en face, du village tout autour. C'est comme cela qu'on se sent chez soi. 


Temps qui passe et le lieu brusquement s'efface. On ne prendra pas le temps de fermer toutes les portes, inutile. Ce lieu-là n'existe plus. Le temps passe, années après années, saisons après saisons, le vent souffle et balaye.

Indiscret, le regard (l'objectif) clandestin. 
Fragments. 
Manque encore la voix, 
manque le bruit des pas,
quelqu'un siffle et traverse le couloir
manquent des visages d'occupants, d'anciens occupants tant pis. On les remplacera.

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